Guillaume Fournier ne manque pas d’ambitions. Le pdg de Supervan, la jeune pousse spécialisée dans la logistique urbaine et le transport digitalisé de produits lourds et volumineux sur le dernier kilomètre, a décidé de lancer sa propre marketplace de produit de construction. Son nom : breek. Avec une promesse cliente forte : « nous proposons aux artisans d’accéder à une plateforme e-commerce 100% digitalisée dédiée aux matériaux de construction, de commander, puis de se faire livrer en quelques clics sur leurs chantiers en moins de deux heures, le tout sans abonnement, ni engagement. » Avant de lâcher : « Avec Breek, nous voulons être le Deliveroo de la construction. »
Le projet est né d’un constat. La perte de productivité dans le secteur. Guillaume Fournier s’appuie sur un chiffre publié par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En près de vingt ans, le secteur de la construction a enregistré une chute de sa productivité de 20% quand d’autre secteurs industriels ont vu celle-ci grimper de 50 %. « Même si le secteur a été récemment marqué par l’innovation (BIM, logiciels de suivi…), il subsiste encore de nombreux freins à l’adoption effective de nouveaux outils, qui se retrouvent souvent sans résultats concrets. Une problématique se détache notamment : celle de l’approvisionnement des chantiers en matériaux, devenue de plus en plus chronophage », explique-t-il.
S’appuyant sur une étude commandée par son entreprise il y a quelques mois, il tient à préciser : « Les professionnels se ravitaillent tous les 1 à 2 jours soit 14 fois par mois pour leurs chantiers en ville. Cela mobilise des hommes pendant deux heures en moyenne ce équivaut, d’après nos calculs, un manque de productivité de 4,5 mois-homme par entreprise chaque année. » A cela s’ajoute, les difficultés pour les artisans de se stationner en zone urbaine ou encore l’entrée en vigueur en janvier 2024 des Zones à faibles émissions (ZFE) dans les grandes métropoles françaises. Pour pallier à cette perte de productivité et faciliter la vie des artisans, le fondateur de Supervan propose sa plateforme d’e-commerce.
Les artisans peuvent commander en quelques clics, puis se faire livrer sur leurs chantiers en moins de deux heures, « le tout sans abonnement, ni engagement. » Pour parvenir, Supervan s’appuie sur des vendeurs tiers, les négoces. « L’idée est de donner aux négociants l’opportunité de toucher de nouveaux clients, sans pour autant changer leurs habitudes, détaille Guillaume Fournier. Nous digitalisons leurs catalogues, tout en opérant en express les livraisons des commandes passées en ligne. Nous leur apportons une réponse concrète et intuitive en leur permettant d’accélérer leur utilisation des outils digitaux, tout en s’ouvrant aux opportunités offertes par le e-commerce. » Au lancement, Breek ne propose que trois négociants indépendants : deux généralistes avec Gedimat Sefor et Valenton Matériaux ; et un spécialiste de l’outillage, Scors. « Nous sommes en cours digitalisation de sept autres négoces, explique Guillaume Fournier. Par ailleurs, nous sommes en discussion avec plusieurs acteurs dont des grands groupes. »
Alors comment cela marche pour les négociants ? Ils disposent d’une appli qui leur permet de refuser ou d’accepter la commande. Ils ont ensuite 45 minutes pour préparer la commande. Quant à Breek, via une API avec Supervan, il communique avec des centaines de transporteurs partenaires spécialisés sur la livraison de chantier dans toute l'Île-de-France. Le tarif de transport est fixé actuellement à 79 € HT, quel que soit le poids et le volume de la commande. « Il est vraisemblable que ce tarif évolue, note Guillaume Fournier. On n’utilise pas le même véhicule pour une commande de 15 kg et une de 4 tonnes. » Pour le moment Breek n'est disponible que sur Paris et la proche banlieue.
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