Plus précisément, Breek promet à l’artisan un achat en quelques clics de matériaux auprès du négoce, pour une livraison en deux heures sur chantier. Ce qui fait de la marketplace un « Deliveroo du bâtiment », pour reprendre les termes de Guillaume Fournier, CEO de Supervan.
« C’est simple pour un artisan. Il va devoir soit se connecter sur le site Internet, soit télécharger l’application, saisir l’adresse de son chantier. À partir de cette adresse de chantier, nous allons identifier les négoces partenaires de Breek. Et ensuite ils vont avoir accès directement au catalogue du négoce, pouvoir sélectionner les produits dont ils ont besoin, valider la commande, et ensuite se faire livrer », nous détaille l’intéressé.
Il ajoute : « Le catalogue, ce sont les produits des négoces avec lesquels on travaille. Nous ce qu’on leur dit, c’est qu’on n’a pas besoin d’avoir les 5 000 ou 4 000 références qu’ils peuvent avoir sur leur catalogue. C’est plutôt les 20 % de produits, le top des ventes, qui vont pouvoir être mis sur la plateforme. Parce qu’on est plutôt dans une phase d’achat, de réapprovisionnement ».
En témoigne une étude livrée par Supervan avec BatiÉtude, selon laquelle les TPE et PME du bâtiment s’approvisionnent en physique - mode d’approvisionnement privilégié par 30 % des entreprises - en moyenne 14 fois par mois chez les négoces. Soit une perte de productivité de 4,5 mois-homme par entreprise chaque année. Et souvent pour se réapprovisionner en plâques de plâtre, parpaing, joint, sac de sable, ou tout autre matériel dont l’artisan a besoin quotidiennement. Breek tend à répertorier l’ensemble de ces produits, que ce soit dans le gros œuvre, le second œuvre, ou le gros outillage.
« C’est sans investissement et sans risque : les équipes de Breek s’occupent de tout, il n’y a qu’à préparer les commandes qui arrivent ! », témoigne Guillaume Lallet, chef d'agence Gedimat, un des quatre négociants à adhérer à la plateforme de Supervan. « Breek est vraiment simple et nous fait gagner un temps fou : d'abord sur tous les allers-retours en négoce, mais surtout en cas de matériaux manquants, ça nous permet de finir notre journée sans avoir à revenir le lendemain », abonde Jonathan Guillou, dirigeant de Johnrenov, entreprise générale du bâtiment, qui a expérimenté Breek.
Pour l’heure, la marketplace Breek est lancée en phase d’expérimentation en Île-de-France et auprès de ses 140 000 TPE/PME du bâtiment. Les raisons derrière le choix de la région comme zone cobaye sont multiples. D’abord, les problématiques liées au fort manque de matériaux ou d’outils, comme les pénuries liées aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
Mais comment répond la plateforme Breek à cet enjeu ? « On sait que les sujets d’approvisionnement sont difficiles. Et je pense que [Breek] peut aider l’artisan (…) En ligne, vous avez la possibilité de voir la disponibilité des produits chez tel ou tel négoce et vous faire livrer en moins de deux heures. Donc c’est un gain de temps, parce que vous perdez pas de temps à chercher, à vous balader de négoce en négoce, pour savoir où est-ce qu’il y a du stock », nous répond Guillaume Fournier.
Autre particularité de l’Île-de-France : le déploiement des zones à faibles émissions (ZFE). « En Île-de-France, et à Paris et en grande couronne, au 1er janvier 2024, les véhicules diesel seront interdits. Cela veut dire que 99 % du parc automobile des artisans sera réduit à rester sur son parking au 1er janvier 2024 », relève notamment le CEO de Supervan. De quoi donc réduire la marge de manœuvre des professionnels lors de leurs déplacements sur chantiers ou en négoces.
Favorisant le circuit-court lors de livraisons de matériaux, Breek propose également des véhicules uniquement Crit’Air 1 et 2. En parallèle, Supervan prépare sa flotte à l’obligation, toujours à partir du 1er janvier 2024, de circuler avec un véhicule Crit’Air 1. « Aujourd’hui, on travaille sur des pilotes, avec des véhicules électriques et sur des véhicules à gaz, notamment en poids lourds, qui nous permettront de continuer à opérer. Donc on a déjà amorcé cela, on a déjà validé la livraison de ces véhicules pour l’année prochaine », nous confie Guillaume Fournier.
« Aujourd’hui, il faut bien se rendre compte que sur le secteur, ça n'est pas possible de commander des matériaux et de se faire livrer en deux heures : c’est une aberration ! », commente Guillaume Fournier. « Et pourtant sur tous les autres secteurs ça existe. Je ne connais pas un secteur où les professionnels ne sont pas livrés Est-ce que tous les restaurateurs vont tous les matins à Rungis ? Non plus personne ne fait ça, en 2022 ça n’existe plus, on se fait livrer », appuie-t-il.
D’autant que par l’ensemble de ses fonctionnalités numériques, Breek tend à enlever « deux cailloux dans la chaussure » des professionnels du BTP. D’abord la congestion de la logistique urbaine des livraisons, mais aussi la digitalisation du secteur.
« On parle souvent du BIM. Pour moi ce n'est pas une réponse concrète aux artisans. Je comprends que ce soit possible pour des majors d’utiliser le BIM. Mais sincèrement utiliser le BIM en tant qu’artisan, ça n'est pas une réponse concrète. Le problème qu’ils ont aujourd'hui, c’est d’avoir les bons matériaux, au bon moment. Et bien Breek pour le coup répond à ça », défend le CEO de Supervan.
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